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Une malheureuse tentative d'exploitation charbonnière

  L'Histoire de Morlanwelz

Table des matières

 
UNE MALHEUREUSE TENTATIVE D'EXPLOITATION CHARBONNIÈRE

Au XVIIIème siècle, il existait à Morlanwelz 3 zones d'exploitation charbonnière.

La première appelée la "plaine" de Morlanwelz, plus tard Chaud-buisson, correspondait à la région comprise entre les Hayettes et Cronfestu. La présence de terrains datant de l'ère secondaire, appelés morts-terrains, qu'il fallait presque toujours traverser avant d'atteindre le houiller, explique que le droit d'exploitation exposé à la criée, c'est-à-dire au plus offrant, n'ait jamais atteint une somme importante. On peut en conclure que l'extraction était réduite.

La seconde s'identifiait au parc, c'est-à-dire à la région boisée limitée par la "Fontaine de Spa", le "Colombie", le carrefour de l'Olive, l'ancien puits de la Réunion, la rue de la Portelette, l'ancien hôpital Louise. Elle avait été exploitée à plusieurs reprises et notamment, de 1759 à 1769, par Charles de Lorraine, gouverneur de nos provinces et, à ce titre, détenteur du château de Mariemont et du parc.

La troisième, la concession de l'Olive, dont nous voulons parler aujourd'hui, s'étendait de l'abbaye jusqu'à la limite de Chapelle et jusqu'au village de Morlanwelz. C'est le Montois Ghislain Drion qui reçut le droit de l'exploiter à partir du 1er janvier 1755. Sa proposition venait après celle d'un certain Dussart qui, ayant d'abord offert une rétribution correspondant à 6 % de la production ou une redevance annuelle fixe de 200 livres, s'était finalement désisté. Drion, qui se trouvait en concurrence avec Hanicq et Bouchère, reçut la préférence parce que l'on prévoyait que ceux-ci "simples ouvriers" se contenteraient d'exploiter en surface "sans travailler avec la profondeur convenable" et n'assureraient pas une exploitation permanente, si bien que les 10 % de la production qu'ils offraient comme redevance rapporteraient moins que les 160 livres annuelles proposées par Drion. Celui-ci, déjà exploitant à Carnières, semblait devoir travailler plus rationnellement et offrir plus de garanties.

Les recherches ne donnèrent pas les résultats escomptés et bien qu'exempté de certaines taxes (droit de marlotage), il dut s'associer en 1765 avec 11 personnes dont 4 (Laurent, Nicolas, Mathias et Mortet S.) souscrivirent ensemblr à 3/10ème du capital, tandis que les 7 autres (Baize, de Houdeng-Goegnies; Croquet,Coche, de Fayt; Mortet B., Thiriau, de Bois-d'Haine; Vray, Potie, de Morlanwelz), s'engagèrent chacun pour 1/10ème. 2 ans plus tard vinrent s'ajouter le comte d'Oignies de Mastaing et le comte de Gougnies, si bien que le capital fut divisé en 12ème.

Cette association obtint en 1769 le renouvellement du bail, qui soumettait l'entreprise à certaines conditions :
  1. Elle pouvait continuer le conduit, c'est-à-dire la canalisation pour l'exhaure de l'eau, jusqu'au bas de la forge de Morlanwelz, aux Hayettes.
  2. Elle pouvait extraire le charbon sous Morlanwelz, depuis l'église du village jusqu'au delà de l'Olive.
  3. Elle ne pouvait pas exploiter dans le parc ni dans les endroits où ses fosses pourraient déranger la chasse; du reste les jours de chasse il fallait suspendre le travail.
  4. Elle devait établir les puits dans les endroits les plus éloignés des maisons et, en cas de dommage, indemniser les propriétaires.
  5. Elle devait se soumettre à l'inspection bisannuelle du "regard" établi pour les houillères au département de Mons, c'est-à-dire le futur Corps des Mines, et se soumettre à ses instructions même si ce "regard" exigeait l'installation d'une machine à feu pour l'exhaure.
  6. Toute veine entamée devait être exploitée à fond; en cas d'abandon, il fallait combler les fosses et remettre le terrain en état.
  7. Si l'exploitation nuisait aux sources qui alimentaient le château de Mariemont, on pourrait l'interdire sans indemnité.
Conclusion : le gouvernement, désireux de centralisation, réglemente l'exploitation charbonnière, la soumet à un contrôle strict, impose une modernisation du système d'entreprise. C'est là un progrès considérable par rapport au système archaïque du travail empirique.

Drion entama le travail avec une vingtaine d'ouvriers à 3 endroits différents : dans le bois de l'Olive, dans la Bruyère de Montaigu (derrière le prieuré) et près du moulin.

Quoiqu'il en soit, à la suite du rapport défavorable de l'ingénieur Miché, Napoléon céda cette concession de l'Olive à la société de Mariemont (1806). Celle-ci, disposant de capitaux suffisants, équipa ses fosses de façon dynamique par son administrateur, Nicolas Warocqué, parvint à prendre une telle extension qu'elle devint la société charbonnière la plus importante du Centre.

Cet exemple de la concession de l'Olive illustre ce tournant des environs de 1.800, qui marque la fin de l'exploitation artisanale qu profit de l'entreprise plus moderne, mécanisée et capitaliste.

(1) 2ans plus tôt, ce J. Thiriar, alors domicilié à Saint-Vaast, avait acheté un 69è du charbonnage de l'olive à J. Vray, de La Hestre, pour la somme de 600frs
(2) Acte du 14 germinal an XVIII (1805), tiré des archives du Notaire Bertrand et communiqué par le docteur Darquenne que je remercie bien cordialement.

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