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Les Warocqué créent l'enseignement industriel et professionnel à Morlanwelz

  L'Histoire de Morlanwelz

Table des matières

 
Les Warocqué créent l’enseignement industriel à Morlanwelz

Au XIXème siècle, deux tendances se manifestaient à propos de l’enseignement destiné aux ouvriers. La première considérait que ceux-ci devaient rester à leur travail et n’avaient nul besoin d’instruction; la seconde estimait, au contraire, qu’il était de l’intérêt du patron et du travailleur de rendre ce dernier capable de mieux comprendre son métier par une formation intellectuelle appropriée. Mais vers 1860, il existait peu d’écoles professionnelles. Les gens de la région du Centre qui désiraient en fréquenter devaient se rendre à Charleroi, le plus souvent à pied.

Dès 1866, Léon Warocqué (1831-1868) prit l’initiative de créer à Morlanwelz un cours de dessin qui se donnait le dimanche matin. Cinq ans plus tard, son frère Arthur, bourgmestre, fit admettre par le Conseil communal la création d’une école de dessin et d’industrie; il en obtint la reconnaissance officielle par arrêté royal du 17 octobre 1871. On y donnait le soir, sous les combles de l’ancienne école des garçons, les cours de mathématique, de physique, de dessin et d’exploitation des mines. Dès 1873, on en organisa aussi le dimanche matin à l’étage de la nouvelle école des garçons.

Ces initiatives rencontrèrent un tel succès que l’on créa les cours d’hygiène et d’économie industrielles, en 1878; de commerce, en 1882; de dessin industriel à main levée, en 1883; de construction civile, en 1887.

Déjà en 1880, Arthur Warocqué avait pensé à faire construire des locaux appropriés, séparés de l’école primaire, mais il mourut avant d’avoir réalisé son projet. Une plaque commémorative, datée de 1885, rappelle qu’une "donation importante faite en exécution des intentions exprimées par M.A.Warocqué, bourgmestre de Morlanwelz, par Madame Warocqué et ses fils, Georges et Raoul, a permis la construction de cet édifice communal", c’est–à-dire de la nouvelle école industrielle. Celle-ci fut inaugurée le 8 octobre 1888. Son directeur était A.Godeaux, originaire de Chapelle-lez-Herlaimont, qui avait commencé à travailler comme taraudeur aux usines Cambier, et qui, après avoir suivi, à Charleroi, les cours de l’Ecole des porions et contremaîtres, était entré aux charbonnages de Mariemont où il avait gravi les différents échelons et était devenu chef de service des études, avant d’être promu directeur d’école.

C’est lui qui créa les cours de technologie des ateliers, d’électricité industrielle, de graphostatique et de technologie du bois.

Doté d’un caractère peu commode, il dirigea son école comme une entreprise, choquant parfois ses professeurs ou ses administrés par son manque d’élégance et ses allures dictatoriales.

Un rapport de 1886 nous apprend que les cours de l’école industrielle se donnaient les mardi, mercredi et samedi de 19h15 à 21h15 et le dimanche de neuf heures à midi; qu’ils étaient fréquentés par près de cinq cent élèves.

Pour abriter les collections de modèles et d’instruments industriels, accessoires indispensables aux cours, R.Warocqué offrit à l’école le chalet des sociétés de Mariemont et de Bascoup qui avait figuré à l’Exposition de Paris en 1889, avec les appareils qu’il contenait, c’est-à-dire le matériel, à échelle réduite du siège n°5 de Bascoup.

En 1901, le directeur qui avait déjà lancé l’idée en 1887, organisa les cours professionnels. Ce n’était pas une nouveauté : les charbonnages de Bascoup et de Mariemont avaient organisé eux-mêmes l’apprentissage à mi-temps, c’est-à-dire que les apprentis passaient une demi-journée à l’atelier et la seconde moitié dans les bureaux; mais ce système n’avait pas donné les résultats espérés, c’est la raison pour laquelle A.Godeaux préconisa la création de l’école professionnelle.

Il commença par l’ajustage et la menuiserie, les deux spécialités qui offraient le plus de débouchés dans la région.

Voici une lettre de R.Warocqué, bourgmestre, datée du 22 novembre 1901 : "Frappés de l’insuffisance de l’apprentissage dans les ateliers et des mauvaises habitudes que les ouvriers prennent dans les usines, nous avons pensé que nous pourrions remédier à cet état de choses, dans une certaine mesure tout au moins en organisant des cours professionnels pour garçons. Nous avons mis cette idée à exécution et, depuis le 1er juin, nous avons des cours d’ajustage et de menuiserie qui se donnent à Morlanwelz…Rien ne dit que nous n’étendrons pas les cours à d’autres métiers si la nécessité s’en fait sentir …. Pour être admis au cours, il faut être âgé de 13 à 16ans, avoir terminé ses études primaires et verser un droit d’admission de vingt francs. Une réduction de cinquante pour cent est accordée aux apprentis dont les parents habitent la commune ou sont attachés aux charbonnages de Mariemont et de Bascoup".

Les apprentis étaient soumis à rude épreuve, "de façon à les habituer aux usages industriels". Le jour ils devaient suivre les cours professionnels de 8h à 12h et de 14h à 18h, sans vacances ni congés autres que ce qui était admis dans l’industrie; et le soir, les cours industriels !

En 1906, il fallut agrandir l’école. Face à un gouvernement catholique homogène, la gestion n’était pas toujours facile. Voici un exemple d’intervention de R.Warocqué auprès du ministre compétent, le 5 décembre 1907 :

"Par circulaire ministérielle du 30 octobre 1906, le ministre Francotte faisait connaître qu’à l’avenir son département interviendrait pour 50% dans les dépenses de mobilier, installations de chauffage et d’éclairage au même titre que les frais d’outillage des cours professionnels. Se basant sur cette circulaire, l’Ecole industrielle de Morlanwelz a introduit dans le budget de 1907 une somme de 12.000 frs, montant d’un devis estimatif pour achat et installation d’appareils de chauffage, mobilier, etc.

A sa grande surprise, le budget envoyé le 27 novembre 1906 vient de rentrer le 28 novembre 1907, donc un an après, accompagné d’une lettre de Monsieur le Gouverneur informant que le Gouvernement n’intervenait pas. Le prétexte, c’est que la somme prévue se rapporte en très grande partie à des travaux d’immobilisation tels que l’installation de chauffage à la vapeur ou d’éclairage dans lesquels le Gouvernement n’intervient pas. Rapprochant cette déclaration des termes de la circulaire du 30 octobre 1906, laquelle dit entre parenthèses : "rideaux, stores, chaises, appareils de chauffage et d’éclairage, etc…), nous nous demandons ce qu’il faut entendre par appareils et comment il faut interpréter cette circulaire. Comment faudrait-il comprendre le paragraphe : "j’aime à espérer que cette décision contribuera au développement de l’enseignement technique et stimulera tout le zèle de ceux qui consacrent leurs efforts à l’érection et à l’administration des écoles industrielles et professionnelles" Et Raoul Warocqué termine en demandant :

  1. "ce que le ministre entend par appareil de chauffage et d’éclairage
  2. si c’est en refusant de contribuer à l’installation de ces appareils qu’il entend encourager ceux qui se dévouent à l’enseignement technique"
Réponse du ministre : "par appareil d’éclairage et de chauffage il faut entendre les appareils mobiles rentrant dans la catégorie des objets mobiliers, mais non pas l’installation d’un chauffage central ni la canalisation au gaz, ni l’installation de l’éclairage électrique. Les travaux de ce genre constituent des immobilisations et il est de règle que l’ Etat n’intervienne pas dans les frais relatifs aux locaux des écoles techniques.

Au surplus , l’octroi de subsides extraordinaires est subordonné à l ‘approbation préalable par mon département d’un devis détaillé des dépenses proposées. L’Ecole industrielle et les cours professionnels de Morlanwelz ont fait effectuer des travaux sans attendre l’approbation du devis par le Gouvernement. Ils ont donc contrevenu à l'une des conditions auxquelles mon département subordonne l’octroi de subsides extraordinaires !"

Mais s’il n’eut pas ses subsides, parce qu’il avait voulu faire vite et bien, R.Warocqué eut la satisfaction, la même année, de faire créer par l’Etat ce qu’il n’avait pu obtenir de la province : un Musée professionnel, qui avait pour but de développer l’enseignement technique sous toutes ses formes : enseignement professionnel, industriel et commercial. Ainsi Morlanwelz disposait d’une école qui pouvait former les ouvriers spécialisés, les techniciens et les employés réclamés par les nombreuses industries de la localité et de la région.

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