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Le lotissement du terrain de l'ancien Château Fort

  L'Histoire de Morlanwelz

Table des matières

 
LE LOTISSEMENT DU TERRAIN DE L'ANCIEN CHÂTEAU FORT

Sur un plan de Morlanwelz-Mariemont daté du XVIIème siècle, conservé aux Archives de l'Etat à Mons et dont une copie authentique se trouve dans le bureau des travaux de la commune, se voit, face à l'Eglise, un vaste espace nu, qu'on peut délimiter aujourd'hui par la rue de l'Église, la rue de la Résistance (ancienne rue des Juifs) et la place du Marché.

Il s'agit de l'emplacement du vieux château fort désaffecté au XVème siècle et progressivement disparu, les pierres ayant été enlevées en partie au XVIe siècle pour la construction du château de Marie de Hongrie, puis par les habitants de Morlanwelz.

Or, au XVIIIème siècle, le conseil des finances et la Chambre des Comptes, chargés de gérer les biens domaniaux pensent en tirer profit et annoncent par affiche sa mise en location. En vain.

En 1761, ces 2 institutions chargent le receveur des domaines de la région de Binche, Gilles-François Buisseret, de s'informer et de voir quel profit on pourrait en tirer.

Buisseret fait dresser des plans et signale que les habitants y font paître "abusivement" leur bétail "d'un bout de l'année à l'autre". Il est certain, ajoute-t-il, que la propriété du fond appartient à Sa Majesté puisque les comptes en font mention "pour mémoire". La meilleure solution serait donc d'arrenter ce terrain, c'est à dire de le louer moyennant une renter annuelle à une personne qui serait en état de l'améliorer pour "faire valoir la rente qui en résulterait". Un certain Nicolas Lannoy, déjà locataire du moulin banal de Morlanwelz, en serait preneur pour une rente annuelle de vingt livres et y ferait construire une maison.

Dans sa réponse, la chambre des comptes estime que cette proposition, si elle était acceptée, pourrait faire naître des difficultés car les habitants, selon ce qui leur a été dit par ailleurs, considèrent ce fonds comme un de leurs biens communaux "en suite d'une possession non interrompue qui remonterait jusqu'avant le règne de Charles-Quint (première moitié du XVIe siècle), prétendant être en état de prouver que depuis des siècles ils ont fait sur ce même terrain plusieurs actes de propriété qu'ils y plantent, qu'ils y travaillent, qu'ils coupent les arbres y croissant, qu'ils s'y assemblent les jours de kermesse et autres jours de réjouissance, qu'ils n'ont pas d'autre endroit pour jouer à la paume, aux quilles, au fer et autres jeux et qu'il est tort apparent que les anciens souverains leur ont cédé le dit terrain où il ne reste plus de vestige du vieux château et où les servitudes qui y étaient attachées se remarquent par la quantité de chemins qui le traversent".

Dès lors si on voulait le céder à quelqu'un pour le cultiver ce serait une "source de procès avec la communication dont les poules et les cochons seraient continuellement dans ce nouveau clos".

2 solutions paraissent cependant possible : que Nicolas Lannoy se charge des frais d'un procès éventuel ou que la communauté paie une "reconnaissance annuelle" pour s'assurer la jouissance de ce terrain fort utile.

L'affaire resta en suspens pendant quelques années. Mais comme un certain Pierre Leclerc, fatigué d'attendre une réponse à une demande de parcelle de terrain (environ 40m2).

Ainsi apparut au moins la première maison, celle de Pierre Leclerc. Peu de temps après, Jean Vray demanda et obtint une superficie de 4 à 5 verges moyennant une rente annuelle de 2 chapons. En 1766, on fit la même concession de 2 verges à Norbert Brouwet et à Nicolas Lannoy, mais par bail emphytéotique permettant au souverain de reprendre cette parcelle moyennant indemnisation pour la maison.

Au moment où, en 1772, le conseil des finances décida le boisement de la "Bruyère de Montaigu" sur laquelle les habitants de Morlanwelz disposaient du droit d'y faire paître leur bétail, on leur céda en compensation l'emplacement de l'ancien château fort moyennant reconnaissance annuelle d'un chapon.

Les autorités communales acceptèrent de lotir ce terrain.

Une soixantaine d'année plus tard, sur le premier cadastre qui nous est resté (1835), on peut remarquer sur l'actuelle place du château, du côté du "roxy" l'existence d'un atelier de tourneur dont le propriétaire était A-J. Brison de cinq maisons appartenant respectivement à M. Jaupin, J. Nicolas, A. Brison, J-P. Brison, D. Adam, et 2 à G. Foulart ; de l'autre côté, un atelier de charron à J. Brison et une salle de danse à A. Brison ; face à la place du Marché, 3 maisons appartenant à G-J. Hoyaux ; à l'emplacement actuel de la parfumerie Mesdagh et du bureau des Contributions, 2 maisons à G. Hubinont et une à A. Leclercq ; dans la rue de l'Église, à droite en descandant 2 maisons à la veuve P. Wuillame, puis une brasserie à J. Desmarez et un bâtiment rural" à I. Leclercq.

Au total 20 constructions. Peu de chose en somme. Il est vrai qu'à cette date Morlanwelz comptait 1769 habitants.

   
 
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