Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation
Vous êtes ici : Accueil / Loisirs / Histoire / Histoire de Morlanwelz / M. Vanden Eynde / La fondation du Lycée Warocqué
Actions sur le document

La fondation du Lycée Warocqué

  L'Histoire de Morlanwelz

Table des matières

 
La fondation du Lycée Warocqué

En cette année scolaire 1964-1965 va se fêter le cinquantenaire du Lycée. L’occasion paraît bonne pour évoquer ici la création de cette école.

C’est en 1914, pour la rentrée traditionnelle d’octobre, que devait avoir lieu l’inauguration de cette nouvelle institution scolaire qui s’inscrivait dans un ensemble impressionnant de réalisations, sur lesquelles nous reviendrons un jour.

Raoul Warocqué, sixième représentant de cette dynastie d’origine montoise et même française fixée à Morlanwelz-Mariemont pour l’exploitation du charbon depuis le début du XIXème siècle, avait décidé, d’une part, d’encourager les Arts et les Lettres, rassemblant dans son château des collections dignes d’un musée qu’il envisageait de céder à son pays, d’autre part, de créer ou de soutenir quantités d’œuvres philanthropiques ou d’enseignement. (1)

Libéral, franc-maçon, défenseur de la tolérance, il voulait développer un enseignement laïque pour faire pièce à la politique scolaire du gouvernement catholique homogène qui dirigeait la Belgique depuis 1884.

Il fit aménager dans sa forêt le " plateau de Montaigu " pour y créer une Crêche (1901), une Maternité (1907), un Orphelinat (1910) et l’Athénée du Centre qu’il avait envisagé un moment d’ouvrir en face du Collège Saint-Joseph à La Louvière (2). Encouragé par le succès de l’Athénée qui enregistrait dès l’ouverture, en octobre 1909, 208 élèves, dont 33 pensionnaires, et qui en comptait 354, dont 59 internes, le 30 novembre 1916 (3), il se décida à créer le lycée pour jeunes filles, qui devait porter son nom.

C’est aux environs du 1er janvier 1913 que les journaux annoncèrent le début des travaux (4).

L’école devait comprendre une section primaire, une section moyenne supérieure, une section familiale avec des cours tels que la confection, la lingerie, les modes, la comptabilité, le commerce, la peinture et la musique ; bref " tout ce qui paraissait de nature à préparer les élèves à gagner leur vie ou à l’embellir ".

Dans tous ses communiqués à la presse, Raoul Warocqué insistait sur le caractère pratique et utilitaire. Il voulait donner à la jeune fille une instruction solide, " qui fasse non un bas-bleu, mais une personne sérieuse, d’une éducation parfaite, utile à elle-même et à autrui ".

" Sans négliger le côté intellectuel, le physique et le moral seront la constante préoccupation du personnel dirigeant et enseignant.

Raoul Warocqué préconisait déjà une méthodologie moderne : " en faisant appel au raisonnement plus qu’à la mémoire, en intéressant constamment les élèves aux actualités et aux idées nouvelles, en donnant à l’enseignement de la vie et du mouvement ", on le rendra plus efficace , plus logique et de se poser une question que l’on oublie hélas ! souvent de se poser aujourd’hui : pourquoi forcer les enfants à apprendre une foule de choses qu’ils oublient tout de suite…, pourquoi une foule de détails inutiles, pourquoi ne pas se borner à l’essentiel, à ce qui sert à expliquer et à comprendre les choses " ? Selon lui, le Lycée devait décerner " un brevet d’instruction solide, d’éducation, de cœur et de raison ".

L’école devait s’ouvrir pour la rentrée d’octobre 1914, sous la direction de Madame E.Prassler-Robert, de Charleroi. Toute l’équipe de professeurs était désignée, avec notamment Mesdemoiselles Lorrain et Hubinont, qui ont bien voulu évoquer pour moi quelques vieux souvenirs et souligner, non sans émotion, l’amabilité, l’intelligence et la générosité du fondateur, l’intérêt aussi qu’il portait au Lycée .

Mais la guerre survint le 4 août. Et Raoul Warocqué décida de surseoir à la rentrée. L’année suivante, craignant de voir les Allemands occuper… et détruire ces nouveaux meubles et bâtiments, il se décida à ouvrir son école qui comptait une bonne trentaine de pensionnaires et une bonne dizaine de demi-pensionnaires.

Au total, en octobre 1915, 49 élèves présentes et 5 classes.

Pour l’exercice 1915-1916, les dépenses s’élevèrent à 65.093fr, dont près de 32.000fr pour l’alimentation et 20.817 pour les traitements ; les recettes, à 66.872 dont 53.402fr provenaient des droits d’inscription, le minerval s’élevant à 1.200fr pour les internes et 800fr pour les demi-pensionnaires(5).Mais le lycée, construit par A.Lixon, entrepreneur à Marcinelle, suivant les plans de l’architecte Paul Dubail, avait coûté, à la fin de 1917, année de la mort de Raoul Warocqué, près de 800.000 francs, ce qui représente environ 48 millions de nos francs ! (6).

(1) Voir dans la Biographie nationale, l’article de P.Fider sur Raoul Warocqué.
(2) Archives d’une collection privée.
(3) Archives du Musée de Mariemont, en cours de classement
(4) Le Journal de Charleroi : 31/12/1912 ; Les Nouvelles : 01/01/1913
(5) Il n’y avait pas d’élèves externes
(6) Archives du Musée de Mariemont

precedent
 
Hautpage