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Julien Weiler 1844 - 1909

 

Julien Weiler
Né à Liège le 18 mars 1844

Ingénieur divisionnaire du matériel et du bureau d'études des charbonnages de Mariemont et Bascoup, d'octobre 1868 à mars 1907.

Sorti de l'école des Mines de Mons, en 1864, avec distinction, comme ingénieur-mécanicien.

Membre de la Commission de l'Harmonie des charbonnages de Mariemont et Bascoup, de février 1869 au 13 août 1886.

Membre du Comité de Surveillance de la même Harmonie, du 13 août 1886 au 2 juin 1898; Vice-président de l'Harmonie, du 2 juin 1898 jusqu'en mars 1907.




















 

 

 

Organisateur , en 1877, des Chambres d'explications à la Division du matériel des charbonnages de Mariemont et Bascoup.
Président de la Société d'Instruction populaire, fondée en mars 1877.

Professeur d'économie politique à l'école industrielle de Morlanwelz de 1878 à 1882.

Membre de la loge de Mons, de 1875 à 1879.

Un des fondateurs de la loge La Charité, à Charleroi, fondée en 1879.

Vénérable de cette loge, de 1882 à 1884, et une seconde fois de 1893 à 1895.

Membre du Conseil de Prud'Hommes de La Louvière, à sa fondation, le 9 août 1885; il y a accompli deux mandats successifs jusqu'au 31 décembre 1901.

Président du Club Bastiat, à Morlanwelz, fondé en 1886.

Du Cercle de lectures économiques, fondé en mai 1888.

Organisateur des Conseils de conciliation et d'arbitrage, à Mariemont et Bascoup, fondés en 1888.

Représentant suppléant de l'administration au conseil de Mariemont.

Représentant effectif de l'administration à celui de Bascoup, depuis 1888.

Membre de l'association des Anciens Élèves de l'école des Mines de Mons.

Membre de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, depuis le 23 mars 1889.

Secrétaire de la Société d'Économie politique de Belgique et membre correspondant de la Société d'Économie politique de France.

Auteur de nombreuses publications et conférences sur l'économie politique et les questions sociales, vulgarisation de la science, etc.
 
Ces quelques pages sont destinées aux amis fidèles à la mémoire de Julien Weiler.
On a reproduit ici les discours qui furent prononcés aux funérailles (12 mars 1909), les articles publiés à cette occasion par plusieurs journaux belges, enfin la liste des publications du défunt.Mieux qu'une simple notice biographique, ces documents rappelleront et résumeront l'activité et les oeuvres du défunt.

 

Discours de M. Georges FOCCROULE, au nom de la "Société d'Instruction Populaire" de Morlanwelz. top
 

Il y a 33 ans, des amis groupés autour de M. Weiler souffraient de se voir entourés d'une masse ignorante, alors qu'eux-mêmes jouissaient des bienfaits de l'instruction et des charmes de l'éducation.  Ils résolurent de partager, dans la mesure du possible, les avantages leur dévolus avec leur entourage déshérités ; et ainsi naquit la Société Populaire, sous la présidence de M. Weiler qui était l'âme du groupe fondateur.
Il se dévoua sans compter à l'oeuvre nouvelle, car partout où il voyait du bien à faire, il allait de tout son coeur, de toute sa volonté puissante, de tout son enthousiasme communicatif ; et nombreuses sont les oeuvres qu'on lui doit ...

Mais revenons à notre Société, une de ses oeuvres de prédilection.

Modeste coopérative d'instruction à ses débuts et limitant ses conférences au village de Morlanwelz, elle s'attira bientôt, sous l'impulsion à la fois sage et vigoureuse de son président, des adhésions populaires nombreuses et empressées, non plus seulement de Morlanwelz, mais aussi des communes voisines.

Et ainsi s'opéra la démocratisation voulue de l'oeuvre nouvelle.  M. Weiler eut alors l'heureuse idée de subdiviser la Société en sections distinctes, presque autonomes, sous des commissions composées en grande majorité d'ouvriers, provoquant ainsi le rayonnement des bienfaits de la Société, la multiplication des conférences, des excursions, et celle, si importante, des bibliothèques populaires qui ont rendu et qui continuent à rendre tant de services.

C'est également M. Weiler qui avait songé à doter la Société d'un journal et qui trouva une combinaison ingénieuse pour la réalisation de cette idée qui a tant contribué au développement de la Société.

Ainsi vécut et prospéra  la Société d'Instruction Populaire jusqu'en juillet 1907 sous la présidence vénérée de son créateur, M. Julien Weiler, et depuis, sous sa présidence d'honneur.

Hélas !  l'heure de la cruelle séparation a sonné, et si nous devons renoncer à vous payer l'immense dette de reconnaissance, que nous vous devons, vous emportez, cher Président, les plus vives sympathies et les regrets les plus sincères de vos collaborateurs.  C'est en leur nom et en celui de la Société d'Instruction Populaire tout entière que je vous adresse le suprême adieu.

Adieu ! ... Vénéré Président, adieu !
 

 

La Presse top


Il serait bien injuste de laisser disparaître Julien Weiler sans rappeler l'activité avec laquelle il se fit ici, il y a une trentaine d'années, l'apôtre de l'arbitrage et de la conciliation dans les conflits industriels.
Ces institutions, déjà actives en Angleterre, étaient à peu près inconnues chez nous.  Il y semblait extraordinaire que des ouvriers mécontents de leur salaire ou des conditions de leur travail puissent présenter tranquillement leurs observations à leurs patrons et que ceux-ci pussent les écouter de même, pour arriver à la solution paisible de leurs conflits.

Du reste, dans le cas où cela aurait été possible, quels auraient été  les représentants autorisés des ouvriers ?  qui eût été investi de leur confiance ? qui eût répondu qu'ils observaient les traités conclus en leur nom ?

Julien Weiler, qui était un des ingénieurs principaux des Charbonnages de Mariemont, se chargea d'expliquer tout cela dans une série de petits brochures rédigées avec un lumineux bon sens et qu'on pourrait encore relire avec fruit.  Il avait d'ailleurs fait admettre ses vues aux établissements de Mariemont même, où des chambres de conciliation, établies d'après ses conseils, avaient évité plus qu'une grève.

Il y avait, en ce temps là, une classe d'hommes qui paraissaient responsables de tous les soulèvements ouvriers.  C'étaient ceux qu'on appelait les meneurs.  Il semblait à ceux qui n'avaient observé que superficiellement les mouvements ouvriers, que sans ces meneurs maudits il n'y aurait eu ni grèves, ni troubles ni désordres.

Julien Weiler chercha à répandre de plus saines idées.  Il soutint que les meneurs étaient des chefs semblables à ceux que tous les hommes, spontanément groupés par une communauté de sentiments, de besoins, d'intérêts et tendant au même but, se donnent ou adoptent nécessairement ;  que là où il y a des meneurs, il y a un commencement d'organisation et qu'on sort du chaos ;  que les meneurs étant les seuls qui eussent la confiance de ces masses ouvrières dont on avait si peur et les seuls qui eussent de l'influence sur elles, c'est avec les meneurs qu'il fallait traiter, les apaiser et les pacifier.

Il soutenait aussi que l'arbitrage et la conciliation ne peuvent être imposés sous peine de perdre leur vertu ; que pour être vraiment efficaces, ils doivent être désirés, voulus par les deux parties ; qu'ils doivent trouver leur sanction dans la bonne foi.

Tout cela paraissait paradoxal, alors.  les progrès réalisés, cependant, dans tant de domaines par les institutions dont il vantait l'action bienfaisante, montrent combien il avait été clairvoyant.

La campagne qu'il entreprit est déjà lointaine.  On a trop oublié l'impulsion qu'il donna à des idées devenues courantes.  Les meneurs, que tant de bourgeois avaient alors en exécration, sont devenus, grâce à la transformation de notre système électoral, les élus du suffrage universel dans les Conseils communaux et provinciaux, à la Chambre et au Sénat.  L'organisation ouvrière, qui faisait si peur, s'est perfectionnée et en même temps, elle est devenue pacifique.  Nous voyons sans effroi les meneurs élus - des messieurs très bien, presque tous - siéger dans les assemblées législatives ; nous lisons leurs discours aux "Annales parlementaires" ; et nous comprenons qu'il vaut mieux que les idées des masses s'expriment ainsi que dans les "meetings noirs" d'autrefois, par exemple, où l'on éteignait les lumières pour que les orateurs pussent parler et dire des horreurs sans être vus.

Aucun mandat n'a été conféré à Julien Weiler qui s'est tenu à l'écart de la politique et qui est rentré dans l'ombre après avoir rempli sa tâche de vulgarisateur d'idées.

Il convient cependant, aujourd'hui, de rappeler pour combien ce haut esprit contribua en son temps à apaiser des défiances et à dissiper des préjugés qui eussent pu faire obstacle, pendant longtemps encore, à la pacification, tout au moins au "modus vivendi" intervenu entre le capital et le travail.

La Gazette, 13 mars 1909.
 

 

M. Julien Weiler top


M. Julien Weiler, dont nous avons annoncé le décès à Bruxelles était le fils du général Weiler et le gendre du distingué économiste Charles Le Hardy de Beaulieu.
Il avait été l'ingénieur en chef des charbonnages réunis de Mariemont et Bascoup.

C'était une personnalité des plus sympathiques et des plus intéressantes.  Il fut, en Belgique, l'apôtre dévoué et le propagateur des conseils d'arbitrage et de conciliation, à l'exemple de l'Angleterre.  A sa grande science d'ingénieur, il joignait une érudition en matière sociale et ses nombreux écrits témoignent d'une foi enthousiaste  et profonde dans le principe de la liberté économique.

C'était, de plus, un très beau caractère ; un libéral de vieille roche ; un de ces hommes pour qui la vie est nulle si elle n'est pas dépensée au service d'une grande cause et qui, quand ils en ont épousé une, s'y vouent entièrement.

L' Étoile Belge, 13 mars 1909.
 

 

La mort de Julien Weiler top

 
Un grand nombre de nos concitoyens apprendront avec un vif regret la mort de M. Julien Weiler, que nous annonçons dans notre nécrologie.  Sa famille et celle de Mme J. Weiler (née Le Hardy de Beaulieu) étaient bien connus de la génération précédant la nôtre.  Le défunt, qui passa la plus grande partie de sa vie à Morlanwelz, se voua surtout à l'étude des questions économiques et sociales.
Jadis, de 1870 à 1900, quand il était dans toute la force de l'âge, il prodigua les écrits, les opuscules, les pamphlets, les conférences, pour propager les principes économiques et sociaux auxquels il s'était attaché.  C'était un ferme disciple de Bastiat, de Molinari et des autres chefs de l'école libérale.

Sa parole était chaude et convaincante, et l'ardeur sincère, quelque peu fougueuse, de son éloquence entraînait à sa suite les volontés et les enthousiasmes.

Le plus beau côté de ce caractère fut son exceptionnelle droiture.  Aussi jaloux de sauvegarder la liberté des autres que de garder la sienne propre, il pratiqua toute sa vie la tolérance la plus constante. Libéral dans la plus belle acceptation du mot, il se refusa toujours à la propagande par autorité ou par intimidation, et il n'est pas un acte de sa vie qui pût être taxé de complaisance ou de faiblesse.  Il s'est toujours indigné des petites lâchetés de la vie, des palinodies que tant de gens excusent sous le facile prétexte de convenances sociales.  Il avait la trempe des stoïciens du temps passé.  C'était ce que l'on peut appeler un juste.  A notre époque de concession et de marchandage de consciences, une telle vie peut être donnée comme un noble exemple à notre jeunesse contemporaine : elle y puisera la pure doctrine du désintéressement, du renoncement de soi-même, de la vraie vertu.

Il serait à souhaiter que les oeuvres nombreuses et remarquables de l'économiste distingué qui vient de mourir soient rééditées et mises en volume : ce serait un livre bien à sa place dans la bibliothèque de tout homme de bien.

Le défunt laisse une nombreuse famille à laquelle nous présentons nos plus sincères condoléances.

Le Journal de Mons, 12 mars 1909.
 

 

Mort de M. Julien Weiler top


On annonce de Bruxelles la douloureuse nouvelle de la mort de M. Julien Weiler, ancien ingénieur en chef des charbonnages réunis de Mariemont et Bascoup.  Il s'était retiré à Bruxelles en 1907.  Fils du général Weiler - qui a longtemps habité Mons et fut fort estimé dans notre ville - il épousa, en 1869, la fille aînée de l'économiste Charles Le Hardy de Beaulieu, dont il était le secrétaire et le disciple.
M. Julien Weiler a publié de nombreux opuscules et pamphlets d'allure sociale et économique.  Son activité fut considérable dans diverses sphères.  Il fut en Belgique l'apôtre dévoué et le propagateur des Conseils d'arbitrage et de conciliation entre ouvriers, à l'exemple de l'Angleterre.  Il institua une enquête très fructueuse sur l'enseignement et la pratique de la mécanique.

Partisan convaincu de la liberté individuelle et de la tolérance la plus large, il ne cessa de lutter pour le triomphe de ce qu'il considérait à juste titre, comme le vrai et pur libéralisme.  Il détestait l'oppression d'où qu'elle vînt, et l'interventionnisme, si en faveur de nos jours, trouva toujours en lui un adversaire obstiné.  Le tranchant de ses opinions ne pouvait pas laisser ses auditeurs indifférents : ils se partageaient nécessairement en amis chaleureux et en adversaires ardents.  Mais tous n'ont cessé de rendre le plus éclatant hommage à la noblesse de son caractère et à l'inflexible honnêteté de ses convictions.

M. Weiler a donné pendant longtemps le cours d'économie politique à l'École industrielle de Morlanwelz.  Il avait l'amour et le culte de son rôle de professeur.  Il pratiquait avec conviction ce qu'il appelait "l'enseignement personnel" et il exerçait sur toute la jeunesse qui l'entourait une forte action morale, complément indispensable à tout enseignement.  Il a laissé un cours très apprécié, qui porte la marque de son esprit ardent et convaincu, et original par surcroît.

Le rôle joué par M. Julien Weiler en sa qualité d'ingénieur ne fut pas moins considérable que son rôle d'homme public.  Toujours, son autorité a été très marquée et dans ce domaine encore il était entouré de la plus haute estime.  C'était une compétence.

M. Julien Weiler meurt à soixante-quatre ans.  Sa santé était forte, mais la tâche qu'il s'imposait ne lui a jamais laissé le moindre repos.  Il meurt victime de son excès de vitalité.

C'est un homme de bien, dans toute l'étendue du terme, c'est un digne et beau caractère, c'est une conscience qui disparaît.  Nous saluons respectueusement cette noble mémoire et nous présentons à Madame Weiler, à ses enfants et aux membres de leur famille, l'expression de nos sincères sentiments de condoléances émues.

La Province, 10 mars 1909.
 

 

Publications de M. Julien Weiler, Ingénieur du matériel des Charbonnages de Mariemont et Bascoup, né à Liège, le 18 mars 1844, mort à Bruxelles, le 9 mars 1909. top

 
01. La machine d'extraction à détente variable (tome 1er, série 2ème , "Association des Anciens élèves de l'École des Mines de Mons"), 1870.
02. Du transport mécanique de la houille (traduction et commentaire d'un rapport anglais, en collaboration avec M. Alphonse Briart), éd. Hector Manceaux, 1871.
03. Enveloppes métalliques pour tuyaux à vapeur (tome 3è, série 2è, "Association des anciens élèves de l'École des Mines de Mons"), 1872.
04. L'organisation des Conseils d'arbitrage établis en Angleterre, éd. Hector Manceaux, 1877.
05. Cours d'économie industrielle donné à l'École industrielle de Morlanwelz, éd. Geuse, 1878.
06. Des caisses de prévoyance pour ouvriers mineurs (Revue de Belgique), Rivelaine, 1880.
07. Arbitrage et conciliation entre patrons et ouvriers (traduit de l'anglais), éd. Manceaux, 1880.
08. L'arbitrage entre patrons et ouvriers, Lebègue, 1880.
09. Le pétrole, éd. Thiemann-Vleminckx, 1881.
10. Libre-échange et protection, éd. Geuse, 1886.
11. Discussion sur la tolérance, éd. De Ryck, 1886.
12. Arbitrage et conciliation entre patrons et ouvriers, éd. Honoré Cambier, 1886.
13. Le cinquième État devant la réglementation du travail, éd. Emile Decq et Geuse, 1888.
14. L'esprit des institutions ouvrières de Mariemont, éd. Emile Decq et Geuse, 1888.
15. La grève de Mariemont et les Conseils de conciliation et d'arbitrage, éd. Guillaumin et Cie, Emile Decq, 1889.
16. Nécessité de la conciliation industrielle, éd. Geuse, 1890.
17. L'arbitrage industriel devant la science économique, éd. Geuse, 1891.
18. La conciliation industrielle et le rôle des meneurs, éd. Lebègue et Cie, 1892.
19. Vivons-nous sur un volcan ? Lebègue et Cie, 1893.
20. Ce qui manque au jeun ingénieur, éd. Geuse, 1892.
21. Enquête sur l'enseignement de la mécanique (en collaboration avec M. V. Dwelshauwers-Dery), Niertrasz, à Liège, 1893.
22. L'esprit d'autorité et la conciliation industrielle, Lebègue et Cie, Guillaumin et Cie, 1894.
23. Jubilé de 25 ans de la Fabrique néerlandaise de levure et d'alcool de Van Marken, à Delft.  Lettre de M. Weiler au Président de la Société pour l'étude pratique de la participation du personnel aux bénéfices, éd. Chaix, rue Bergère, Paris, 1895. (Extrait du Bulletin de la participation aux bénéfices).