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60 ans de libération

 
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C’était un dimanche, notre premier dimanche de liberté...
Au milieu des débris des colonnes allemandes en retraite, nous avions vu surgir nos braves soldats, l’arme au poing ; ils s’élançaient partout, chassant le Boche.
Un colonel allemand et un de ses officiers, qui viennent de se rendre à eux, déclarent qu’une quinzaine de soldats, cachés dans le bois entre Cronfestu et Hayettes, désirent se rendre.
Aussitôt les commandants entreprennent l’opération, avec une trentaine d’hommes.
Dès la pointe S. du bosquet, une progression “en tirailleur” les porte à la lisière du bois et la fusillade s’engage.
Tout à coup, deux drapeaux blancs apparaissent dans le camp ennemi : les Boches se rendent. Nos soldats, confiants, se portent en avant quand brusquement les drapeaux s’abaissent, des rafales de mitraillettes crépitent.
Les Boches viennent de commettre un nouveau forfait. Camouflés dans le feuillage, ils voyaient venir les nôtres à terrain découvert et les fauchèrent avec des balles explosives, déchiquetant les corps.
On relève 9 cadavres, nos amis Arquin, Baccus, De Brabander, Geldhof, Godrie, Lannoy, Milon, Rems, Vervaet, et 3 blessés ; de ces blessés, 2 mourront le lendemain ; ce sont le commandant Créteur et le soldat Blavier.
Les barbares nous ont tué lâchement 11 hommes.
C’était un dimanche, notre premier dimanche de liberté...

Le Patriote, n°19 - Septembre 1944
In C.H.A.M. Septembre 1994, page 36

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“Les G.Is. venaient de Cronfestu par des chemins de campagne (Trou à Marlette). Après l’arrivée des deux avions, les soldats sont repartis, se dirigeant probablement vers Morlanwelz.”
Ces renseignements et photos émanent de M. Achille Van Yperseele, avec l’aimable collaboration de M. Patrick Darcheville.
Souvenirs de la Libération

J'avais 6 ans en 1944. Je me souviendrai toujours de cette journée du 4 septembre, un lundi venteux et ensoleillé. La joie était dans nos cœurs : les Américains arrivaient. Nous allions être libérés après quatre années de guerre, de privations, de sacrifices et de drames. En début d'après-midi, mon père Moïse me prit par la main et me conduisit à la Chaussée Brunehault, près de la Haine. L'attente fut interminable. Soudain des cris : "Ils sont là !"
L'image du premier char débouchant au-dessus de la côte, venant de Binche, restera à jamais gravée dans ma mémoire. Il était suivi par des douzaines d'autres. Quel bruit ! Quel spectacle ! Inoubliable.
Juchés sur leurs chars, les "Yankees" défilaient, les visages marqués par la guerre, mais heureux de l'accueil que la population de Morlanwelz leur réservait. Ils nous lançaient du chocolat et des tablettes d'un produit inconnu, le fameux "chewing-gum" que nous nous disputions allègrement. La liesse était totale.
Sur le chemin du retour, en arrivant près de la rue Avertiaux, une grande effervescence régnait. La rue Belle-Hôtesse, où nous habitions, était noire de monde. Que se passait-il ?
Le pillage organisé de deux maisons. L'une située au coin des rues Avertiaux et Belle-Hôtesse et occupée par Raoul Monnoyer, dont la femme était modiste ; l'autre sise plus haut dans la rue Belle-Hôtesse (aujourd'hui le magasin G. Delvaux) appartenant à un grossiste Camille Brux, dont les grandes vitres avaient volé en éclats. La foule s'en donnait à cœur joie.
Tout était bon à être emporté. Certains posaient sur leur dos des sacs de pommes de terre ou de charbon ; d'autres emmenaient des meubles, des objets les plus divers, plusieurs poussaient un piano…
Ma mère, un peu effrayée, nous attendait sur le seuil. Elle nous raconta que la nouvelle de l'arrivée des Américains avait provoqué cette mise à sac. La colère du peuple est toujours terrible. Les gens en voulaient énormément à ces deux "collabos" qui ne se privaient de rien alors que eux crevaient de faim.
Les gens entraient les mains vides et en sortaient lourdement chargés. Pendant ce temps, des résistants en arme, présents sur les lieux, surveillaient discrètement cette vindicte populaire afin que celle-ci ne s'étende à d'autres maisons de la rue. Une fois le soir, le calme revint.
Une femme, amie de mes parents, habitant Bellecourt, avait pris quelques revues " Signal " qu'elle oublia chez moi : ce fut mon premier contact avec cette publication qui vantait les " exploits " des troupes nazies.
Mes souvenirs de cette journée s'arrêtent ici. Mais le 4 septembre 1944 fut aussi hélas jour de larmes. Avant l'arrivée des Américains, la Résistance reçut une information précisant qu'un groupe de " Boches " en fuite se cachait du côté de Cronfestu dans le bosquet Duchâteau. Une trentaine de résistants partis de Trazegnies se rassemblèrent aux Hôtelleries. De là, ils gagnèrent le domaine du Groseillon pour intercepter ces ennemis.
Vers 16h40, les Allemands firent semblant de se rendre en agitant un drapeau blanc. Les résistants se découvrirent et furent fauchés par des rafales de mitrailleuses dissimulées sous les arbres.

Douze hommes, douze braves périrent ainsi le jour de la Libération. Un monument leur est dédié à la rue de la Résistance. Sur le marbre sont gravés les noms de : Arquin Fernand, Bacus Marcel, Blavier Mathieu, Creteur Jacques, De Brabanter Achille, Geldhof Jules, Godrie Gustave, Lannoy Pierre, Milon Henri, Rems Alban, Vervaet Gustave et Wasmes Henri.

La population morlanwelzienne et des alentours fut atterrée. Le Conseil communal, réuni à 15 heures sous la présidence de L. Guinotte, Bourgmestre, suspendit immédiatement ses travaux en signe de deuil.
Une chapelle ardente fut établie à l'Ecole Technique d'où partit le long cortège funèbre le 7 septembre, un jeudi. La foule se pressait derrière les familles éplorées. Triste épilogue à une joie intense.
Quelques jours plus tard, la femme Monnoyer et la fille Brux furent arrêtées, ramenées à Morlanwelz et promenées dans les rues le crâne rasé et une pancarte autour du cou avec le seul mot "traître".

Maurice VASSART
C.H.A.M. Septembre 1994 - pages 33 et 34.



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60 ans… déjà

C’est le 4 septembre 1944 exactement que les divisions blindées de la 1ère armée américaine du général Hodges apparaissaient à Gronfestu, venant de Binche, et par la Chaussée Brunehault, fonçaient vers le « Placard », un point de leur carte d’Etat-Major sur la route encore longue vers l’Allemagne et la victoire finale.

Une folle chevauchée de monstres d’acier qui nous délivraient, d’un coup, de quatre années d’une occupation, sinistre toujours, sanglante parfois, qui nous avait ravalés au rang de sous-hommes sous la coupe d’Allemands qui se prenaient pour la race des seigneurs.

Quatre ans pendant lesquels on se méfiait de tout le monde, parfois même de ses voisins. Car le seul fait d’énoncer une réflexion qui n’était pas dans la ligne correcte de l’idéal nazi et allemand pouvait vous envoyer au camp de concentration.

Et beaucoup d’entre nous, excédés et meurtris dans leur honneur d’homme, ont préféré vivre comme des taupes, la nuit venue, pour commettre des actes que l’on désignerait maintenant comme du grand banditisme. C’était tout simplement ce que nous désignions comme « de la résistance ». Sachant parfaitement que le risque final était toujours la torture et le camp de concentration, et souvent la décapitation à la hache ou la strangulation au garrot.

Ce fut donc le 4 septembre 1944 que ce terrible cauchemar prit fin dans une explosion de joie indescriptible qui restera à jamais gravée dans les mémoires. Mais joie bientôt tempérée par la tristesse quand on apprit qu’aux « Groseillons », au cours de cette journée, douze résistants tombaient en livrant combat à une colonne allemande en retraite.

L’Administration Communale et les Groupements Patriotiques de Morlanwelz se devaient de marquer le 60ème anniversaire de cette journée exceptionnelle et de la remettre dans la mémoire de la collectivité par une manifestation importante.



Elle aura lieu Le samedi 4 septembre et le dimanche 5 septembre :




Samedi 4 septembre 2004

Morlanwelz – Les Groseillons

11h00 Dépôt de fleurs à la stèle des Résistants tombés face à l’ennemi par une délégation de l’Administration Communale et des Groupements Patriotiques.
Dimanche 5 septembre 2004


Morlanwelz

  9h30 Te Deum en la paroisse Saint-Martin.
  9h50 Début des cérémonies en musique à l’Hôtel de Ville.
10h00 Stèle des Résistants en face de l’Hôtel de Ville : dépôt de fleurs.
10h05 Départ du cortège en musique.
10h10 Ancien cimetière situé derrière l’église Saint-Martin : dépôt de fleurs et discours au Mausolée des Résistants tombés aux Groseillons.
10h30 Reprise du cortège en musique par la Grand’Rue.
10h50 Monument aux Combattants et Victimes des Deux Guerres : dépôt de fleurs
11h00 Reprise du cortège en musique.
11h10 Monument au Roi Albert 1er : dépôt de fleurs.
11h15 Reprise du cortège en musique par la rue Warocqué jusqu’à l’Hôtel de Ville.
11h30 Hôtel de Ville : séance académique sur le thème de la libération de la commune de Morlanwelz avec les discours de Monsieur le Bourgmestre et de Monsieur le Président des Groupements Patriotiques de Morlanwelz.


Nous vous invitons à vous joindre à nous, Administration Communale et Groupements Patriotiques réunis, pour rappeler cet événement historique et qui a été si important pour l’Avenir de notre commune.


Considérez le 5 septembre prochain que la Belgique a gagné un match important et sortez vos drapeaux.
Car ce fut un match important !


  Ernest Philippe,
Président des Groupements
Patriotiques.
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COMMEMORATION DU 60EME ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION DE MORLANWELZ

Dans le cadre des festivités organisées à l'occasion du 60ème anniversaire de la libération de la ville, le Sablon propose toute une série d'activités liées à ce thème.

Concert hommage à Glenn Miller et autres gloires de l'après-guerre

Fondé en 1992, l'Ensemble Instrumental Robert Tourneur se définit comme une harmonie à laquelle viennent s'ajouter synthétiseurs, voix et instruments divers qui permettent à l'Ensemble de respecter fidèlement l'arrangement des oeuvres interprétées en concert. Parmi les concerts phares de ces dernières années, citons le Son et Lumière au château de Monceau-sur-Sambre, des concerts de Printemps, de Noël, avec chorales, le centième anniversaire de l'Université du Travail à Charleroi…
Au Sablon, ils présenteront un répertoire axé sur les grands succès des années 1945 - 1950, au programme bien sûr Glenn Miller mais aussi beaucoup d'autres…

samedi 18 septembre à 20h au Sablon - tarif unique : 5 euros

Exposition Philatélique

En collaboration avec le Philatelic Club Carnièrois, le Sablon accueillera l'exposition La Seconde Guerre Mondiale racontée par les timbres. Au fil des planches, vous découvrirez les grandes batailles, les grandes victoires, les moments importants de notre histoire déclinés par la Poste sur ces petits morceaux de papier complices bien souvent de nos moments de vie…

Exposition visible le 19 et du 25 au 27 septembre au Sablon - vernissage le samedi 18 septembre à 18h30 - entrée libre

Conférence, Débat, Témoignages

Dans le cadre de l'exposition, nous accueillerons des personnes ayant vécu la Libération et qui présenteront divers témoignages retraçant les expériences de vie, contant les émotions, racontant l'Histoire…

Le vendredi 24 septembre à 19h30
au Sablon - entrée libre

Cinéma

Dans le cadre du Cinéma des Résistances organisé par la Maison de la Laïcité de Morlanwelz, le Centre Culturel vous invite à vous décentraliser et à partir à la découverte du dernier film de Jean Becker, Effroyables Jardins.


Un film de Jean Becker - avec Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermitte, Benoît Magimel, Suzanne Flon…

Le jeudi 23 septembre à 19h30
à la Maison de la Laïcité.