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Un curiste de marque à Mariemont, en 1743

  L'Histoire de Morlanwelz

Table des matières

 
Un curiste de marque à Mariemont en 1743

Après la mort inopinée de l’archiduchesse Marie-Elisabeth à Mariemont le 26 août 1741, le comte Harrah et le comte de Königsegg gouvernèrent nos provinces l’un après l’autre par intérim.

A ce dernier, l’impératrice Marie-Thérèse donna comme instruction de mettre en réputation la station thermale de Mariemont lancée dès 1740-1741 (1).

Königsegg estima qu’un des moyens d’atteindre ce but était d’y envoyer un personnage en vue. Son choix se porta sur le comte Henri de Calenberg.

Noble d’origine saxonne ( il était né à Dresde en le 10 février 1685), chambellan du roi de Pologne et du roi de Saxe, le comte s’était mis au service de l’Autriche dès 1703. en 1710, il épousa à Bruxelles Thérèse- Bernardine, fille du marquis de Pascale , commandant-gouverneur de la ville. Gros actionnaire et commissaire aux comptes de la compagnie d’Ostende, il mena grand train de vie, même après la suppression de cette compagnie maritime et commerciale, à ce point qu’à sa mort, il fallut vendre son mobilier pour payer ses dettes. Il rédigea un journal dans lequel il mentionna quotidiennement ses principales occupations de la journée. Tous ses cahiers sont disparus, sauf celui de 1743 dans lequel il relate son séjour à Mariemont.

C’est le 26 août de grand matin qu’il envoie un chariot de bagages et quelques domestiques à Mariemont, tandis qu’il quitte Bruxelles à 9h45 avec sa femme et ses deux filles, laissant son fils sous la surveillance d’un gouverneur. le voyage, considéré comme aventureux puisque le comte se confie à Dieu avant le départ, se fait en carrosse à six chevaux ; il dure une heure et demi de Bruxelles à Waterloo et le même temps de Waterloo à Nivelles. Ici le comte s’arrête pour déjeuner à l’auberge de Saint-Antoine et il repart à 17h vers Mariemont par un fort bon chemin. A partir de Seneffe, pour mieux apprécier le paysage, il décide de marcher un peu, ce qui explique l’arrivée à 19h30.

Immédiatement le château l’impressionne, surtout le fait d’occuper le grand appartement de Son Altesse ou son souverain d’où l’on découvre "la plus belle vue du monde sur jardin et campagne".

Mais Calenberg ne le trouve pas fort commode, "étant mal imaginé en architecture intérieure". Aussi fait-il dresser trois lits "de damas jonquilles", qu’il avait amenés avec lui, "deux pour ma chère épouse et pour moi, écrit-il, soit chacun pour une personne et fort commode, le troisième pour mes deux filles étant un lit pour deux, aussi à ressort et fort commode.

Le lendemain, Calenberg fait une petite reconnaissance des lieux et particulièrement de la fontaine archiducale. Il trouve l’eau fort soufrée et par conséquent "ressemblante à la Gérontère à Spa" tandis que l’eau de la fontaine de Montaigu, connue aussi sous le nom de fontaine Sainte-Thérèse ou fontaine du chapeau, lui paraît "semblable au Pouhon de Spa"

Après le dîner du 29, il reçoit divers visiteurs qui désirent lui présenter leurs hommages, notamment le docteur Delval et Emmanuel de Goignies , gouverneur de Binche, qui tient château à Fayt; puis il accueille ses amis, le général comte de Wurmbrand et la comtesse, qui arrivent de Bruxelles avec domestiques et équipages pour séjourner aussi trois semaines à Mariemont.

A partir du 30, la vie devient régulière. On se lève tôt, on va prendre les eaux , on déjeune, on se promène dans les environs, on dîne vers 13 heures, puis on se promène de nouveau jusqu’au souper. Le comte et son ami Wurmbrand ont ainsi l’occasion d’aller à cheval jusqu’à Morlanwelz, Bellecourt, Jolimont, Fayt, Chapelle-lez-Herlaimont et même Seneffe, de visiter le prieuré de Montaigu, les abbayes de l’Olive, d’Aulne, de Lobbes et de Bonne Espérance, d’être reçus à Binche au bruit des trompettes et des timbales et d’y assister à la représentation d’une comédie.

Bref les journées sont d’autant mieux remplies que le matin déjà, à la fontaine, on danse et que l’on reçoit beaucoup : il est arrivé une fois seulement que le comte et la comtesse aient pris leur repas seuls et il n’est pas rare qu’ils se retrouvent quatorze ou seize à table.

Mais un mois de vacances passe vite. Le 21 et le 22 septembre, il convient de faire ses adieux à tous les nouveaux amis de la région. Le 23, invités par le prince de Ligne, le comte et sa famille se lèvent à 4 heures : c’est le départ pour Beloeil. "Tous les habitants de Mariemont vinrent prendre congé de nous, avec de grands témoignages de zèle et de regret de nous voir partir, dit Calenberg. Nous partons à 9h10".

Le séjour a duré vingt-huit jours. Le comte ne paraît pas s’y être ennuyé , mais il ne fait aucune remarque sur la valeur curative de eaux; bien qu’il ne leur trouve pas une saveur délectable, il les prend chaque matin. N’est-ce pas là la condition de ce voyage honorifique et publicitaire ?

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