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Les élections des abbesses de l'Olive au XVIIIème siècle

  L'Histoire de Morlanwelz
 
Table des matières
 
 
LES ÉLECTIONS DES ABBESSES DE L'OLIVE AU XVIIIème SIÈCLE

Le 23 juillet 1734 mourrait Rose de Bode qui, en qualité d'abbesse, dirigeait l'abbaye cistercienne de l'Olive à Morlanwelz depuis 1709, date à laquelle elle avait succédé à Bernarde Petit, elle-même à la tête de cette communauté depuis 1690.

Avant de choisir une nouvelle supérieure, le souverain décida, comme de coutume, de consulter les intéressées par l'intermédiaire de 2 commissaires. Dom Jacques Hache, abbé de l'abbaye de Villers, et PH. de Marbaix, président du Conseil de Hainaut, vinrent à l'Olive, annoncèrent leur mission aux religieuses assemblées capitulairement, les invitèrent à entendre la messe du Saint-Esprit, puis à exprimer leur préférence en tenant compte beaucoup plus de la gloire de dieu et du bien de leur monastère que de leur affection ou de leur intérêt particulier.

Ils interrogèrent donc séparément les 20 religieuses (25% de plus qu'en 1690), parmi lesquelles on retrouve Ed. de Herne et R. de Beaumont qui faisaient déjà partie de la communauté en 1690. 2 religieuses étaient âgées de 66 ans et 3 de 60 ans, ce qui explique une moyenne de 45 ans, alors qu'elle était de 40 en 1641 et de 32 en 1608. L'âge moyen d'entrée en religion était de 20 ans, alors qu'au XVIIème siècle beaucoup de jeunes filles entraient en religion à 16 ans.

Les voix se dispersèrent. Marie-Anne Ducoeur remporta le plus de suffrages : 5 premières voix et une troisième. Mais elle était jeune (37 ans) et de ce fait peu expérimentée dans la pratique du gouvernement monastique, disent les enquêteurs. En outre ajoutent-ils, "plus de la moitié de la maison et des plus anciennes ont marqué avec larmes l'appréhension qu'elles avaient qu'elle ne devînt leur supérieure". Une autre raison de l'écarter : elle est originaire de Morlanwelz, ses parents d'un très médiocre état vivent toujours, et l'on craint qu'ils ne deviennent une charge pour l'abbaye qui n'a que son nécessaire.

La seconde classée, Béatrice Raoux, originaire de Mons, possédait les qualités requises, mais, âgée de 60 ans, elle avait déjà subi 2 atteintes d'apoplexie; on craignait qu'une troisième attaque ne la rende inutile tant pour le spirituel que le temporel.

Si bien qu'en fait, c'est la troisième candidate, Marie-Michèle Brasseur, de Binche, 48 ans, en religion depuis 28 ans, qui fut préférée par les enquêteurs. Elle avait obtenu 3 premières voix, 2 secondes, 1 troisième. On la disait débonnaire, pacifique, zélée pour la régularité et le bien de la maison. Ce choix fut ratifié et Marie-Michèle Brasseur, d'un âge proportionné à cette dignité devint abbesse de l'Olive.

Au moment de sa mort, le 26 juin 1767, il fallut recommencer les formalités d'enquête.

Cette fois l'abbé de Villers est un certain Robert Bavay; il est accompagné d'un conseiller au Conseil privé, Joseph de Crumpipen, et d'un secrétaire, Théodore de Reul.

La comparaison avec l'enquête précédente permet de dire
  1. Il y a 22 religieuses, soit 10% de plus qu'en 1734, parmi lesquelles --- chose étonnante --- 12 sont nées en France.
  2. L'âge moyen est resté de 45 ans, tout comme l'âge moyen d'entrée en religion est encore de 20 ans. L'âge le plus avancé pour l'entrée est de 29 ans; le plus jeune, 16 ans.
  3. De la communauté de 1734 subsistent 5 religieuses : Marie-Anne Ducoeur (70 ans), Marie Moustier (70 ans), Bernarde de Behault (68 ans), Benoîte Traisegnies (63 ans), Augustine Evrard (53 ans).
Contrairement à ce qui s'était passé lors de l'enquête précédente, les voix se concentrent cette fois sur une même religieuse, Marie-Catherine Nopère, 46 ans, qui obtient 15 premières voix, 1 seconde et 1 troisième. Son père avait servi comme capitaine dans les armées de l'empereur Charles VI et, quoique né à Nivelles (Brabant) était devenu bailli de Feluy (Hainaut). Mais elle-même, née en France, était considérée comme Française. Bien que les enquêteurs aient prévenu qu'ils considèreraient comme infructueuses les voix données à celles qui ne sont pas nées sujettes de Sa Majesté, les religieuses déclarèrent qu'elles préféraient courir le risque de perdre leur voix plutôt que d'en nommer une autre. Mis en présence de cette quasi unanimité, le souverain, malgré un édit de 1752 qui excluait les étrangères, désigna M-C Nopère comme abbesse.

Elle le resta jusqu'à sa mort, le 16 février 1786.

Vinrent alors procéder à l'enquête habituelle le conseiller du Conseil privé, M. de le Vielleuze, l'abbé du monastère de Saint-Denis, dom Benoît Alavoine, et le secrétaire de l'enquête précédente, de Reul.

Cette fois il n'y avait plus que 15 religieuses et 6 converses. C'était là le résultat d'une décision prise en 1772 par l'impératrice Marie-Thérèse qui, à cause de la pauvreté de l'abbaye, avait limité le nombre à 16 dames et 4 converses.

Rien d'étonnant si l'âge moyen passe à 50 ans : on avait dû refuser les jeunes candidates.

De la communauté existant en 1767, on retrouve Marie Riche, Augustine Evrard, Cécile Vincent, Béatrice Brasseur, Aldegonde Riche, Eugénie Grard, Placide Demanez, Nathalie Van der Noot, Rosalie Derbaix, Marie Becquet, Amélie Rousseau. 4 nouvelles seulement : M. Gouttier, B. Deffer, S. joli, B. Blondieu.

Nathalie Van der Noot, de Luxembourg, recueillit le plus de suffrages. soeur de l'avocat Van der Noot, un des promoteurs de la révolution brabançonne (1787-1790), elle devint la dernière abbesse de l'Olive. On sait en effet comment l'abbaye fut détruite en 1794, nationalisée et vendue par les Français.
 
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Concernant Nathalie van der Noot, merci de lire la clarification en préface.