La vente de l'abbaye de l'Olive et de ses biens
L'Histoire de Morlanwelz |
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LA VENTE DE L'ABBAYE DE L'OLIVE ET DE SES BIENS
L'abbaye de Notre-dame de l'Olive, située dans le quartier qui porte aujourd'hui son nom, existait depuis le XIIIème siècle. Elle était réservée aux femmes et appartenait à l'ordre des Cisterciens, qui devait cette dénomination à l'abbaye de Citeaux en Bourgogne ( arrondissement de Baume), et qui observait, au départ, une rèle très stricte : "que la nourriture soit non carnée et préparée sans graisse, sauf pour ceux qui sont tout à fait malade et pour les ouvriers gagés... Les moines de notre Ordre doivent tirer leur subsistance du travail de leurs mains, de la culture des terres et de l'élevage des troupeaux...". Au cours des siècles, l'abbaye connut bien des drames, sur lesquels nous reviendrons un jour. Coincée entre les monastères de Lobbes, d'Aulne et de Bonne-Espérance (près de Binche), elle resta un établissement relativement pauvre, au point qu'au XVIIIème siècle l'impératrice Marie-Thérèse fixa le maximum de la communauté à 16 dames et 4 converses. En 1794, lors de la seconde conquête des Pays-Bas autrichiens (nos provinces), les troupes révolutionnaires françaises incendièrent le couvent, de même que le troisième château de Mariemont construit en 1756 par Charles de Lorraine. Ce que le feu avait épargné fut saccagé par les pillards. On vit, par exemple, la commune de Morlanwelz racheter en 1804 la cloche de l'église à un certain Joachim Dusart. Les religieuses essayèrent de réintégrer leur monastère en 1795. Mais, le 1er octobre de cette année, la convention vota l'annexion de la Belgique à la France et appliqua les décrets de la constituante qui, en 1790, avait nationalisé les biens ecclésiastiques. Le 26 juillet 1798, "en la salle de vente de l'administration centrale du département de Jemmapes, en la commune de Mons", on mit en vente la "ci-devant" abbaye de l'Olive et quelques dépendances situées sur les communes de Morlanwelz, Bellecourt et La Hestre. Les affiches et les procès-verbaux d'estimation, conservés aux archives de l'état à Mons, donnent la description des biens et le résultat de la vente. Il fallut 3 séances, dont la dernière inutile parce que sans surenchères pour vendre ces biens, acquis pour 300.000 francs, moitié par Isidore Warocqué, de Mons, le frère de Nicolas, et moitié par G-F. Deschuytener, d'Haine-Saint-Pierre. En 1835, on est frappé par le morcellement de ces biens. Les parcelles sont numérotées de 215 à 254 et elles appartiennent alors à sept propriétaires différents : la Société de Mariemont détient 4 parcelles dont une houillère, le terrain environnant et un chemin privé qui conduit à Bellecourt; Madame Lemaire de Morlanwelz 2 parcelles; Daminet, d'Henghien, une maison de 60 ca., qui apparaît déjà sur le plan Ferraris (1770), à la limite de Morlanwelz et de Bellecourt, et le jardin environnant, plus 3 terrains; Wolf, médecin à Mons, une terre de 95 a. 70 ca.; la Bienfaisance de La Hestre, 76 a. 80 ca.; Jean JH. Rectem, 12 parcelles; surtout Nicolas Warocqué, 17 parcelles. On pourrait croire de prime abord que Nicolas Warocqué détient la partie achetée par son frère et que la moitié acquise par Deshuytener a été morcelée soit par héritage, soit par vente et achat. Un acte officiel passé devant le notaire Lebrun le 29 août 1803, révèle que Nicolas Warocqué a acheté la part de Deschuytener. N'en concluez pas que c'est la moitié de Isidore qui a été dispersée à la suite de la faillite retentissante de ce dernier. Le problème paraît assez complexe, car il semble que des parcelles acquises par Nicolas appartiennent à Rectem en 1835-1840. Par ailleurs Deshuytener n'a-t-il pas aussi vendu ou cédé une partie de ses biens à Daminet, son gendre ? Que sont devenues les parcelles de Isidore Warocqué ? Pour répondre à ces questions, il faudrait reprendre patiemment chaque lot et suivre les mutations dans les archives des notaires ou dans celles de l'enregistrement. Un essai tenté dans ce sens montre la difficulté de l'entreprise. De toute façon, quelles archives notariales, outre celles de Lebrun, faut-il dépouiller ? Sur le plan Popp (1870), on constate :
A différentes dates, les Français vendirent aussi les autres propriétés de l'Olive :
En 1896, R. Warocqué fit entreprendre par Ed. Peny des fouilles qui mirent à jour d'importantes substructures, des colonnes de l'église, des pierres tombales, etc... Certaines d'entre elles se trouvent aujourd'hui au musée lapidaire de Mariemont. Warocqué souhaita un moment aménager et sauver ces précieux souvenirs. Il les fit protéger par une toiture en bois et couvrir de dalles en verres les caveaux découverts dans l'ancienne église. Mais ce fut insuffisant. Aujourd'hui, rien ne permet d'identifier l'emplacement de l'abbaye. Seuls les initiés peuvent vous dire qu'en fouillant dans les jardins situés entre la cité et l'ancien chemin de fer de l'Olive, on trouverait d'importants vestiges. Mais recevrait-on l'autorisation ? Et où trouver les crédits nécessaires ? |
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