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L'exposition Raoul Warocqué au Musée de Mariemont

  L'Histoire de Morlanwelz

Table des matières

 
L'exposition raoul warocqué
au musée de mariemont

Le 28 mai 1917 mourait discrètement à Bruxelles, en son hôtel de l'avenue des Arts, Raoul Warocqué.

La guerre explique que les rares journaux qui paraissaient à l'époque ne lui aient consacré qu'une courte notice biographique, alors que son oeuvre, si dense, aurait permis une édition spéciale.

Dernier de son nom, il légua à l'état belge son château de Mariemont, "y compris le mobilier, les livres, les collections, les autographes, les tableaux et l'argenterie, exception faite des vins, liqueurs, provisions de ménage, sommes de monnaie ayant cours légal, billets de banque, fonds publics, actions, obligations, créances et droits incorporés", le parc de 40ha, avec les objets d'art et le potager, la drève et les terrains qui longent de chaque côté sur une profondeur d'environ 35m. Aussi était-il logique pour le musée de Mariemont de commémorer le cinquantenaire de sa mort par une exposition qui se tiendra dans le bâtiment provisoire, du 12 mars au 26 avril, c'est-à-dire au moment même où commence la reconstruction d'un nouveau musée, conçu suivant les derniers impératifs de la muséographie moderne et destiné à remplacer ce que le feu a anéanti à la Noël 1960.

On a réuni dans cette exposition les documents et objets qui illustrent, sans tomber dans le panégyrique, les activités multiples de Raoul Warocqué, le sens de son action et le rôle de ses ancêtre. Un catalogue illustré souligne tant dans sa notice historique que dans la nomenclature et l'explication des documents ce que l'on doit à sa famille et les divers aspects de l'homme : son caractère, son sens des affaires, sa vie politique comme député et comme bourgmestre, sa passion de collectionneur, sa générosité surtout pour les oeuvres d'enseignement.

On se rappelle les circonstances dans lesquelles Nicolas Warocqué, l'arrière grand-père, vint s'installer à Mariemont (1). Montois d'origine, il devint officier dans les Hussards de Jemappes puis au 5è régiment des dragons, mais il abandonne la carrière militaire à la suite d'une soirée parisienne un peu trop joyeuse qui s'était terminée au cachot. Réintégrant la vie civile, il se lança dans les affaires. En 1802, il participa avec son frère Isidore, Ch. Duvivier, Hardenpont et Thiberghien, à la formation d'une société chargée d'exploiter la concession du Parc de Mariemont, qui s'agrandit de celles de Chaud-Buisson et de l'Olive, soit un champ d'exploitation de 1.150ha s'étendant surtout sous le territoire de Morlanwelz.

Dans cette société, chacun des signataires souscrivit 7 parts, excepté Nicolas qui n'en accepta que 4 mais devint administrateur responsable de l'entreprise.

Pour couvrir les investissements, chaque associé avança, entre 1802 et 1805, 11.464 livres par action, et la société emprunta 256.000 livres entre 1805 et 1809. Mais en 7ans l'emprunt et les intérêts furent remboursés. Dès 1816, on distribua un dividende, qui ne cessa d'augmenter, sauf durant les 2 années de crise qui suivirent la proclamation de l'indépendance de notre pays. Reconnaissants, les actionnaires portèrent les appointements de N. Warocqué de 3.300 à 4.416 livres, lui offrirent quelques cadeaux : un piano, un buste en marbre signé par l'artiste en vogue, G. Geefs, etc..., et désignèrent son fils, Abel, comme administrateur.

Tout réussissait donc à N. Warocqué, qui était devenu aussi administrateur du charbonnage de Sars-Longchamps, avait épousé, en 1803, Cécile Desvignes, de Valenciennes, et avait été nommé maire de Morlanwelz en 1805. En 1829, il acheta, au nom de la société des charbonnages, la forêt de Mariemont, mais se réserva personnellement 1/15è de la superficie, où il se tailla un vaste jardin à l'anglaise dessiné par l'architecte Petersen. Dès 18331, il y fit édifier un château, qui correspondait exactement à la partie incendiée en 1960.

Alors commencèrent pour Nicolas Warocqué de graves ennuis. Orangiste convaincu, anobli par Guillaume 1er en 1829, il fit passer ses intérêts avant ses sentiments. Convaincus que la séparation de la Belgique et de la Hollande provoquerait une grave crise économique, il déploya tous ses efforts pour empêcher le déport des patriotes qui voulait "voler à la défense de Bruxelles". Cette attitude lui coûta son écharpe mayorale et entraîna divers procès engagés par les nouvelles autorités communales, notamment à propos du moulin de Morlanwelz acheté un an plus tôt. En même temps, il se trouva mêlé à la faillite de son frère et y perdit plus 1/2 million. Ses associés même lui reprochèrent hypocritement le fait d'avoir racheté, pour la somme considérable de 204.000 livres, 2 titres à Isidore, et ce sur le compte de la société.

(1) Voir ci-dessus, n°25

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